Difficile, voire impossible.
Et sans outils, (cuillère, fouet) ?
Alors là, impossible...
C'est la même chose avec les maths.
Il faut un minimum d'outils pour faire des maths, mais aussi pour toutes sortes de travaux professionnels ou autres activités quotidiennes.
Par exemple, il faut connaître les 4 opérations, avec les nombres entiers, mais aussi avec les autres nombres...
Sans la maîtrise de ces outils, c'est comme si l'on voulait faire une mayonnaise sans oeufs.
LOU SALOMÉ :
Et votre tâche...
Vous voudrez bien m'en dire plus ?
FRIEDRICH NIETZSCHE :
Bien sûr, avec plaisir.
Mais comment vous dire tout ça en peu de mots...
Et par quoi commencer ?
LS :
Par le commencement !
FN :
Le commencement c'est la fin...
LS :
Ah oui...
FN :
Le commencement, c'est la fin, parce qu'au début, on trouve l'éternel retour qui, en fait, est aussi au milieu et à la fin...
LS :
Autrement dit ?
FN :
Tout est fatalité, nécessité, on ne choisit rien.
La volonté de puissance, voilà la force qui meut toute réalité !
Plus besoin de DIEU.
Il n'y a plus qu'éternel retour des choses et volonté de puissance.
LS :
C'est effrayant ce que vous annoncez, effrayant...
FN :
Oui, le mot n'est pas trop fort, mais réjouissant en même temps.
Voilà qui permet à nouveau une philosophie tragique.
LS :
Et pourquoi réjouissant ?
Parce que tout de même, au vu de ce que vous dites...
FN :
Réjouissant parce que cette vérité tragique libère.
LS :
De quoi ?
FN :
De nous ! Du fardeau d'avoir à être...
LS :
Et de quelle manière ?
FN :
L'éternel retour est un principe sélectif. Devant chaque moment de l'existence où nous hésitons, il nous faut dire...
"Choisissons ce qui devra se répéter sans cesse",
"Préférons ce qui reviendra éternellement"...
Et là, tout devient simple !
Il faut aimer ce qui advient, "Amor fati", "Aime ton destin".
C'est d'ailleurs la formule du bonheur...
Du moins la conjuration du malheur, c'est la plus haute sagesse.
LS :
Et votre tâche dans tout ça ?
FN :
Justement, révéler tout ça, le dire, le raconter, l'expliquer, c'est la tâche du philosophe.
Enseigner la nature tragique du monde, puis donner des solutions pour y vivre et parvenir à la joie.
